Pilotes, constructeurs, artisans, motoristes ... depuis soixante ans la France occupe les premiers rôles en Formule 1. Du 5 au 9 février prochain, Rétromobile rend hommage à ces succès à travers une exposition inédite rassemblant les véhicules, moteurs et acteurs français ayant marqué l’histoire de la discipline.
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La Formule 1 tricolore, des années 60 à nos jours

Passion, suspens, rivalité, technologies… autant de mots qui pourraient être utilisés pour décrire le parcours des écuries et pilotes français en Formule 1. En 2025, et dans le but de rendre hommage aux savoir-faire français en la matière, Rétromobile accueillera une exposition inédite dédiée à la Formule 1 tricolore. Situé au cœur du Hall 2, elle sera l’occasion pour les visiteurs du plus beau garage éphémère du monde de retracer 60 ans d’histoire à travers la présence de 16 monoplaces emblématiques ayant marqué la discipline phare du sport automobile. Mais ce n’est pas tout, puisque pour la première fois de son histoire, Rétromobile accueillera une scène live dédiée où les grands noms ayant écrit en lettre tricolore l’histoire de la Formule 1 viendront conter leurs récits et anecdotes.

La Formule 1, une spécialité française

Photo d'archive d'un garage de F1 MATRA

Formule 1 à la Française : des débuts tumultueux mais prometteurs… 

Notre histoire commence peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale. La Formule 1, balbutiante, attire alors quelques constructeurs français (Gordini, Talbot-Lago, Bugatti…). Cependant, le succès n’est pour autant pas au rendez-vous, poussant ces derniers à déserter peu à peu les paddocks. Il faudra attendre 1968, soit 12 ans après la dernière apparition d’une écurie tricolore en Formule 1, pour apercevoir de nouveau une monoplace française en Formule 1.

Matra Sports, ou l’histoire d’une ambition tricolore

Matra, sous l’impulsion de son directeur général Jean-Luc Lagardère et avec le soutien du pétrolier ELF, confie à l’écurie anglaise de Ken Tyrrell un châssis MS 10 animé par un V8 Ford-Cosworth. De son côté, la firme française engage un véhicule basé sur un châssis MS 11 propulsée par un moteur V12 maison. Les deux véhicules sont présents sur la grille de départ du Grand Prix de Monaco avec à leur bord Johnny Servoz-Gavin et Jean-Pierre Beltoise, mais ces derniers sont rapidement contraints d’abandonner.

Un mois plus tard, alors que le circuit de Zandvoort est frappé par une pluie battante, les deux monoplaces françaises s’inscrivent en tête du classement final. Un doublé au goût de prémonition : en 1969, Matra remporte la coupe des constructeurs tandis que son pilote phare Jackie Stewart se voit décerner le titre de champion du monde. Malgré ce succès, le couple Matra-Tyrell se sépare à l’aube de la saison suivante. En 1972, Matra coupe définitivement le contact avec la Formule 1.

Image noir & blanc de jackie stewart lors du GP de Grande bretagne
Image d'une F1 pilotée par Jean-pierre Beltoise lors du GP de France

En France, on n’a pas de pétrole mais on a des pilotes… 

Si les constructeurs hexagonaux doivent attendre 1975 avant d’être de nouveau représentés en Formule 1, le talent des pilotes Français lui ne saurait attendre et nombre d’entre eux trouvent refuge au sein d’écuries étrangères. Parti chez la British Racing Motors (BRM), Beltoise fait retentir la Marseillaise dans la Principauté de Monaco. Le 7 octobre 1973, la F1 française est en deuil : François Cevert, le jeune prodige qui avait remplacé Servoz-Gavin au sein de l’écurie Tyrell dès 1970, se tue lors des essais du grand prix de Watkins Glen. La relève est néanmoins assurée grâce à de nombreuses et très sérieuses filières promotionnelles. Patrick Depailler, Jean-Pierre Jarier et Jacques Laffite investissent les paddocks. Dix ans plus tard ils ne seront pas moins de 7 pilotes sur la grille de départ : aux 3 talents mentionnés précédemment s’ajoute des noms comme René Arnoux, Jean-Pierre Jabouille, Didier Pironi ou encore Patrick Tambay. 7 pilotes, 7 mercenaires n’ayant qu’un seul but : faire briller la France en Formule 1.

Ligier, de la suite dans les idées 

C’est en 1975 que le retour d’une écurie française s’amorce. L’ancien pilote Guy Ligier, qui a déjà entamé une carrière de constructeur rêve d’entrer en F1. Ce dernier recueil le budget promotionnel que la SEITA dispensait jusqu’alors à Matra et, avec un soupçon d’audace et de culot, obtient la location, l’exploitation et la révision des moteurs V12 de la firme de Vélizy. Ajouter à cela l’arrivé d’hommes clés, comme l’ingénieur Gérard Ducarouge, et le rêve devient alors réalité : la monoplace JS5, reconnaissable à son énorme boîte à air au-dessus du moteur, est prête à entrer en piste. Si Beltoise participe aux essais et est un temp pressenti pour devenir pilote, l’écurie française lui préfère finalement Jacques Laffite. L’écurie « Bleu de France » enregistre des résultats prometteurs : 2e en Autriche, 3e en Belgique et en Italie. La première victoire entièrement française en championnat du monde arrive le 19 juin 1977 à Anderstop, en Suède malgré un début de saison décevante. Un succès tellement inattendu que Laffite se verra privé de Marseillaise, les organisateurs n’ayant à aucun moment envisagé la victoire du Français.

Avec la JS11, les Bleus de Vichy effectuent un début de saison tonitruant mais connaissent un passage à vide, aggravé par l’accident de deltaplane de Depailler. Les sept Mercenaires ne sont plus que six. En 1981, les Français poussent leur chant du cygne : jusqu’au dernier grand prix, Laffite est en lice pour le titre avec sa Ligier-Talbot. En vain.

Les époques changent, les acteurs aussi. Les grands constructeurs généralistes investissent la F1, avec en tête de file une marque bien connu du grand public : Renault.

Image d'une F1 pilotée par Jean Lafitte lors du GP d'Argentine

Renault, chef de file de la Formule 1 tricolore

1979 dessin industriel d'un système turbo de F1

L’avènement du turbo

Conduit par Gérard Larrousse, Jean Sage et Jean-Claude Guénard, le programme F1 de l’ex-Régie a été préparé très sérieusement. Alors que les monoplaces se convertissent à l’effet de sol, l’usine Amédée Gordini de Viry-Chatillon a décidé d’asseoir ou de sublimer son arrivée en imposant le moteur turbocompressé, une première dans la discipline. Entre la commande par Elf à Renault-Gordini de deux moteurs d’essai de 1,5 litre suralimentés et l’engagement de la première monoplace Renault en juillet 1977 sur le circuit de Silverstone avec Jean-Pierre Jabouille, il s’écoule un peu plus de deux ans.

Les débuts de la « théière jaune » sont pourtant laborieux et la mise au point fastidieuse va prendre deux saisons complètes. Les efforts sont récompensés le 1er juillet 1979 quand Jabouille et Renault remportent une victoire historique sur le circuit de Dijon-Prenois. Ironie du sort, c’est la passe d’armes entre la Ferrari de Gilles Villeneuve et la Renault de René Arnoux qui restera gravé dans les mémoires de ce grand prix de France.

My name is Prost, Alain Prost… 

Fin 1980, alors que Ferrari annonce le recrutement de Pironi, Jabouille se blesse à Montréal. Renault recrute alors un jeune prodige de 26 ans dont Hugues de Chaunac, patron de l’écurie Oreca, dit le plus grand bien : Alain Prost. L’année 1982 sera pourtant celle de Pironi. Avec seulement cinq épreuves restant à courir, tous les observateurs s'accordent à penser que le pilote réussira l’exploit de devenir le premier français à remporter le titre de champion du monde. Mais en Formule 1 comme dans la vie, le destin sait se monter cruel. Lors du Grand Prix d’Allemagne, sous une pluie diluvienne qui annihile toute visibilité, sa Ferrari percute l’arrière de la monoplace de Prost et s’envole comme un avion. En touchant le sol, la monoplace rouge se fracasse et Pironi est sérieusement blessé aux jambes. Il ne courra plus jamais en F1.

En 1983, la Renault est l’une des monoplaces les plus performantes du plateau et jusqu’au dernier Grand Prix, à Kyalami, le duo Prost-Cheever est en lice pour le titre. Coup du sort oblige, le turbo de la Renault lâche et BMW et Piquet sont champions du monde. L’association Renault-Prost ne survivra pas à cet échec, et ce dernier trouve refuge chez McLaren avec qui il ne remportera pas moins de 3 titres de champion du monde (1985, 1986, 1989). Après un rapide passage chez Ferrari, Prost intègre l’écurie Williams où il retrouve une nouvelle fois Renault. Retirée de la F1 en 1985, la firme au losange a profité du changement de réglementation à partir de 1989 pour revenir comme motoriste avec un V10. Renault domine alors la discipline : en 1993, il permet à Prost d’empocher un 4e titre, en 1995, c’est au tour de Michael Schumacher avec sa Benetton propulsée par Renault d’être sacré, puis en 1996 Damon Hill propulse sa Williams-Renault en haut de l’affiche.

Alain Prost devant une renault RE40
Image d'une F1piloté par Pierre Gasly de 2024

Renouveau et ambitions : la Formule 1 française dans l’ère moderne

A la fin de la saison 97, Renault se retire de nouveau de la discipline, pour mieux revenir en 2000 en rachetant l’écurie Benetton. Sous la direction de Flavio Briatore, l’Espagnol Fernando Alonso et l’écurie Renault F1 raflent quatre couronnes en 2005 et 2006. A l’entrée dans les années 2010, l’écurie Renault a stoppé ses activités mais Viry-Chatillon continue de fournir des moteurs. L’association avec l’écurie autrichienne Red Bull et son pilote Sebastien Vettel est récompensée par quatre doubles couronnes, de 2010 à 2013.

L’arrêt de Renault aura été de courte durée et en 2016, Carlos Ghosn décide de remettre le contact. En 2020, Renault F1 Team est désormais en mesure de viser les podiums. Lors de cette saison vraiment particulière en raison de la crise sanitaire du coronavirus, Pierre Gasly entre dans l’histoire. Avec sa victoire au grand prix d’Italie à Monza au volant de son Alpha Tauri, il devient le treizième pilote français à s’imposer dans la discipline reine du sport automobile. L’année suivante, Luca de Meo, le nouveau directeur exécutif de Renault, décide de rebaptiser l’écurie Alpine F1 Team. Esteban Ocon fait honneur aux nouvelles couleurs en remportant le grand prix de Hongrie 2021. Malgré des Alpine peu performantes en 2024, Ocon et Gasly ont toutefois su exploiter certaines situations pour se mettre en évidence, terminant ainsi 2e et 3e du grand prix du Brésil disputé sous une pluie diluvienne.

En partenariat avec : 

Stand 21 & DPPI logos
infographie affiche Rétromobile avec couleurs jaunes
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